Emailler :V. Parsemer quelque chose de détails qui en rompent la monotonie (larousse)

Bague en champlevé

Bague en champlevé

Aujourd’hui, je vais vous présenter un travail de champlevé (la technique est plus amplement décrite ici) un peu spécial pour 3 raisons :

  • Emaillage sur bronze. Je n’en avais jamais parlé jusque là je crois.
  • La pièce a été fondue (pas par moi, par un vrai professionnel selon la technique de la fonte à la cire perdue)
  • Et enfin, le champlevé n’a pas été gravé ni chimiquement ni mécaniquement.

 

Mais comment ai-je donc fait me direz-vous ? Ben la 3D ma bonne dame ! J’ai longtemps côtoyé des imprimantes 3D et un jour, je me suis dis qu’il devait bien exister un moyen de passer du 3D au métal. Je pensais imprimer en cire, ce qui est classiquement fait dans la bijouterie mais les machines coûtent cher. J’ai tenté une autre technique : impression au PLA. Ce qui peut être fait sur n’importe quel type d’imprimante 3D.

Inspiration

Au Japon, on se sert régulièrement d’un hanko pour valider des documents courants ainsi que des formulaires officiels. C’est un sceau personnel qui peut être en bois, plastique ou d’autres matériaux. Il possède la même importance que la signature dans d’autres pays et est gravé avec le nom de la personne ou de l’organisation qui l’utilise. On estime que les sceaux étaient déjà utilisés en Mésopotamie au cours du Ve millénaire avant notre ère. Leur utilisation au Japon est beaucoup plus récente : le plus ancien hanko connu est un tampon en or accordé à un envoyé japonais en Chine par le souverain de la dynastie Han en 57 de notre ère. (source ici)

C’est sur cette idée que j’ai créé cette bague-sceau-hanko. L’idée était aussi de cacher le nom de la personne sous des caractères plus sibyllins que l’alphabet latin.

Modélisation de la pièce

J’ai utilisé Fusion 360 pour modéliser la pièce en 3D. J’avais fait une seule pièce au départ. Finalement, j’ai préféré scinder la pièce en plusieurs parties. Ce qui a permis à l’impression d’être de meilleure qualité. Impression sur des machines FlashForge en PLA.

Le PLA est un plastique d’amidon qui présente l’avantage de s’imprimer facilement, de ne pas coûter très cher et de brûler sans laisser de traces comme les cires. Ce qui va nous être utile ensuite lorsqu’on va envoyer la pièce au fondeur.

Logiciel Impression 3D pour la bague

Préparation de la pièce

A la fin de l’impression, j’ai récupéré tous mes éléments et je les ai soudés ensemble à la cire rose à l’aide d’un fer à souder. Pour ne pas courir le risque d’une fonte ratée, j’ai préféré envoyer au fondeur 2 copies. J’ai retouché les petites imperfections de l’impression PLA à la cire, poncé un peu la pièce et ajouté des alimentations pour faciliter le travail du fondeur

Bague en PLA et cire Face et côté bague en PLA et cire

Pièce en bronze et émaillage

J’ai envoyé tout ça au fondeur qui m’a renvoyé ma copie en bronze. (La photo est moche mais ça vous donne une idée.) J’ai découpé les alimentations, poncé le tout.

Brut de fonte de la bague

Et j’ai ensuite émaillé en blanc, tout simple.

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 un dernier polissage pour lui redonner tout son brillant. L’idée, c’était de garder un aspect un peu patiné, vieilli. Comme si on venait de retrouver le sceau d’un roi après plusieurs siècles.

Un peu de cire à cacheter et paf, c’est le service des impôts qui va être surpris de recevoir une aussi jolie enveloppe…


Une réponse

  1. Corentin dit :

    Excellent !
    Jolie exploration des technique ancestrales et modernes.
    Merci pour ce partage.

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